CORR IE 1ESL 221217

HIS 3

1h



sujet 1 Réformer un régime totalitaire ou l'éliminer ?

Présentez les documents et leur contexte respectif. En quoi ces documents et leurs conséquences montrent l'impossibilité de réformer le totalitarisme soviétique.


Peu d'élèves ont cherché à traiter ce sujet qui n'était pas forcément le plus compliqué... Le trait majoritairement négatif des copies est le peu d'analyse du doc développé par les élèves... Certains ont des connaissances à faire pâlir mais ne cherchent pas à utiliser le doc.. Comme si ce doc n'était qu'un prétexte.. Attention, l'histoire n'est pas dans les manuels qui racontent l'histoire.. Elle est dans la manière d'utiliser les documents pour mieux comprendre le passé à partir de ce qu'on en pense aujourd'hui....


Je laisse donc tomber la première partie de la consigne, à savoir présenter les docs (DANI) et le contexte.. ça prenait au moins une feuille complète...


Pour la suite on devait rechercher en quoi le système semble impossible à réformer.... Donc on cherche cela dans deux types de texte différents... Le rapport secret de février 1956 est l'annonce des changements, le générique de lancement de la déstalinisation, alors que les mémoires de Gorbatchev de 1997 sont le constat de l'échec définitif.... Pour résumer ce qu'on va dire : Khrouchtchev lance la déstalinisation en cherchant à réactiver le communisme, l'idéologie originelle, donc il balance Staline pour garder le communisme, ce qui permet de dire que s'il y a eu échec du communisme, c'est la faute de Staline.. De fait le modèle soviétique se porte très bien sous Khrouchtchev !!! Gorbatchev voulait lui aussi revenir au fondamentaux léninistes mais a été dépassé par l'inertie d'une société rongée par les réflexes politiques passés.... Il n'y a aucun parallèle à faire entre les deux documents.. Ils sont deux témoins d'une histoire à deux moments. Le rapprochement que l'on fait prend sa source dans la volonté de réforme qui animait Khrouchtchev comme Gorbatchev, à 25-30 ans de distance...


Dans le doc de K il faut relever.....

«  caractère intolérable et étranger à l'esprit du marxisme-léninisme de la glorification d'un individu, de son élévation au rang de surhomme doté de qualités surnaturelles etc... »

K met en évidence la dérive autoritaire du régime. Le stalinisme est ainsi considéré comme une déviation du communisme, pas son fondement

« Ce qui nous intéresse, à présent, c'est une question d'une immense importance

pour le Parti tant aujourd'hui que dans l'avenir. La question que nous devons nous poser est de

savoir comment le culte de la personne de Staline est devenu, en une phase précise de notre histoire, la source de toute une série de perversions extrêmement graves et sérieuses des principes du Parti, de la démocratie du Parti et de la légalité révolutionnaire. »

L'objectif de K ici est bien de montrer la perversion. En dénonçant Staline, il cherche à sauver le régime... par rapport au sujet, ce passage montre que le totalitarisme soviétique entre dans une nouvelle phase, sans culte de la personnalité.. ce que S Courtois a appelé le « totalitarisme mou »... car , il faut le rappeler, l'abandon du culte de la personnalité ne signifie pas abandon de la rigidité politique comme en témoigne l'intervention à Budapest en octobre 1956...

« le grave préjudice »

Désigner ainsi les manies autocratiques de Staline, c'est là encore souligner que le communisme s'est fait détourner par celui-ci...Eliminer ces déviations, c'est revenir au message initial, communiste, révolutionnaire...


Pour le texte de Gorby


« Nous cherchons dans les domaines politique et idéologique, à redonner vie à l'esprit du

léninisme. »

Cette phrase était obligatoire à relever... elle met bien en avant que l'objectif de Gorby était revenir aux fondamentaux du communisme, de la révolution menée par Lénine. En aucun cas, il ne voulait faire tomber le régime, mais l'améliorer...

« Plusieurs décennies à être restés hypnotisés par le dogme, par le respect littéral du

manuel (= doctrine du parti) dans nos approches n'ont pas été sans effet (…) »

Première série d'empêchements, les habitudes du totalitarisme bureaucratique communiste. L'organisation rigoureuse du pays n'a pas permis aux forces vives exprimées dans la révolution de se perpétuer... La lourdeur du parti a imprimé aux esprits une direction difficile de réformer.. Cela répond en partie au sujet : le totalitarisme soviétique, même mou, ne permet pas un renouvellement. Cette absence de renouvellement voue à l'échec les tentatives de Gorby....

Le passage central du doc fait le tour des nouveautés........

. impossible dans un état d'esprit figé dans la société soviétique....

en particulier :

« présence d'une presse plus incisive, qui s'attaque aux tabous et mène des polémiques ouvertes sur toutes les questions vitales se rapportant à nos progrès et à la perestroïka. »

La perestroika , volonté de réforme économique, se heurte aux critiques désormais permises par la glasnost, la transparence et la liberté d'expression

« Ce sont des choses qui ne se font pas facilement, et qui ne sont pas immédiatement comprises par la population comme par certains membres du parti. »

Un peu d'amertume dans cette affirmation.. Gorby comme quelqu'un qui a été victime de sa volonté de réforme, incomprise par les gens formatés par des décennies de pratique soviétique....



La conclusion va d'elle même car en Histoire, les idéologies se font balayer par les événements et ce sont ces événements que l'on scrute.... Mais attention de ne pas tomber dans ce fatalisme pseudo scientifique qui consiste à dire que puisque ça n'a pas marché, c'est que ça ne devait pas marcher.. Ce « principe de réalité » est un argument faible car il prend comme « jugement de l'histoire », un faisceau convergent de contingences, de circonstances... Aujourd'hui le régime soviétique est mort. Mais si on part du principe qu'il a été condamné par l'Histoire, on ne comprend pas pourquoi des millions d'individus ont cru en ce régime et en cette idéologie... Et si on ne comprend pas cela, peut on dire qu'on étudie ce système.. Fait-on encore de l'Histoire ?





Sujet 2: Du nazisme à la dénazification

Après avoir présenté les documents, vous analyserez les documents en mettant en évidence le caractère exceptionnel du régime hitlérien et des décisions qui ont suivi sa chute.


Succès assuré pour Hitler... Dans le sujet comme dans la consigne, le lien que l'on peut percevoir est l'aspect exceptionnel. Le nazisme est un régime à part... Son traitement est donc particulier. Et c'est cela que l'on doit retrouver dans les documents. Là encore deux documents de deux contextes différents. Le premier est le ramassis d'élucubrations de Hitler dans sa cellule de la prison de Landsberg, qui n'est pas véritablement un programme puisque il n'y a pas un ordre donné, mais garde toutefois ce caractère par l'ensemble des décisions et les orientations que Hitler compte mettre en place. Ce doc là est la source de l'inspiration de ce qu'on fait les nazis. Un devoir sur Hitler et Mein Kampf ne doit pas rater l'actualité : on est en train de rééditer Mein Kampf.... Quelle que soit votre opinion ou la mienne, cela est sujet à discussion, commentaire ou remarques.. Ce livre ce n'est pas qu'un peu de papier et de l'encre, c'est aussi des millions de morts causés par un brûlot auquel personne ne croyait au départ !

Pour le deuxième doc, on est de l'autre côté de l'histoire, après les excès, après les massacres, après la violence déclenchée par ce bout de papier ! Le document est exceptionnel, là encore, puisque c'est une décision de justice internationale, une des premières.


Par leur objectif, ces deux documents sont déjà des exceptions ce qui nourrit déjà la réponse.

Ensuite il faut arriver à reprendre le premier texte y voir toutes les orientations idéologiques, politiques et racistes. Les relever, les expliquer et dire quelles en furent les conséquences, sur l'Allemagne et ailleurs.

À relever et commenter : ce que le peuple allemand doit à l'armée (=> il dit cela dans une ambiance de volonté de revanche) / à l'encontre du principe juif de l'adoration du nombre / la destruction du marxisme / rejette le principe aristocratique / on ne traite pas avec des individus.../ l'etat raciste devra faire de la race le centre de la vie de la communauté...

Ensuite dans le deuxième texte on doit relever les caractères exceptionnels : les responsables vaincus sont jugés par les vainqueurs. Les responsables directs sont jugés dans les pays où ils ont commis leurs forfaits, ce qui leur assure une mort certaine. Les responsables généraux, ceux dont les crimes sont sans localisation, c'est à dire ceux qui ont pris les décisions globales, sont jugés par un tribunal international, grande première à encore....

relever et commenter : déclaration moscou sur les atrocités / responsables... dans les pays où leurs forfaits / TMI / juger les criminels de guerre.. sans localisation.

On peut ajouter, comme apport du cours la naissance du crime contre l'humanité et des crimes de guerre.


La conclusion est assez simple : à régime exceptionnel, traitement exceptionnel.. en substance !