LA SEMAINE DE TRAVAIL AU COEUR DES LUTTES SOCIALES

manuel p 124-125


barème : 2 – 2 – 2 – 3 – 2 – 2 – 2 – 5


Devoir essentiel pour avoir un peu plus de grain à moudre sur les syndicats que dans le cours.... Du coup je me lâche un peu dans la correction que ça puisse vous servir !


1 – Le doc 1 est une affiche syndicale sans que l'on sache de quel syndicat il s'agit. Il est fort possible qu'il s'agisse de l'ADGB de Carl Legien qui a signé les accords avec le patronat en novembre 1918. Ces accords fixent la journée de travail à 8h (réclamée en France depuis le début du XXe siècle et obtenue après la guerre en 1919 ) et la semaine à 48 heures. L'affiche évoque une fête qui veut célébrer les 8h. Ces décisions permettent l'existence du repos dominical. Et ainsi, le syndicat peut organiser une fête le dimanche, alors que les usines ne fonctionnent pas : elles sont au dernier plan, visibles dans le 8, les cheminées ne fument pas... L'ouvrier est avec sa femme, ils peuvent donc prendre du temps ensemble et lui peut offrir des fleurs.. Donc c'est du temps dégagé pour la vie personnelle...


2 – la revendication du doc 2 est beaucoup plus révolutionnaire. Il ne s'agit pas de célébrer une décision législative mais de revendiquer la journée de 7 heures, la semaine de 40 h mais aussi de la nourriture et même la révolution (victoire du prolétariat). Le KPD montre bien son aspect révolutionnaire puisque qu'il ne réclame pas seulement des aménagements par la loi mais aussi du travail , du pain et il appelle également au soulèvement....


3 – En juin 1953, les autorités de la RDA cherchent à augmenter la durée de travail sous les termes de « normes de travail », en augmentant le temps de travail sans augmentation de salaire. Pour les dirigeants communistes, effectivement, il s'agit d'augmenter la productivité (déclaration du 2 juin) et de « produire moins cher » (FDGB, le 16 juin). Cela mobilise suffisamment la population de Berlin Est pour qu'elle se révolte, remettant en cause le pouvoir des dirigeants communistes, quelques mois seulement après la mort de Staline.


4 – Le paradoxe dans cette crise se trouve dans le fait que ce sont les dirigeants du pays communiste, a priori favorables aux travailleurs, mais aussi les syndicats, a priori défenseurs des ouvriers, qui cherchent à augmenter la durée de travail sans réévaluation des salaires. Cette situation vient du fait qu'à l'Est les syndicats sont du côté du pouvoir et que l'Etat joue le rôle du patron puisqu'il dirige l'activité économique.


5 – Dans les deux éléments du doc 4, le DGB en 1958 déclare que 40 h de travail par semaine suffisent, et en 1966, IG Metall met en évidence que l'activité de l'ouvrier dans les années 1960 est plus difficile qu'avant et nécessite donc un temps plus important de récupération. L'affiche du DGB fait partie de la campagne alors que le texte de IG Metall est une explication après la mise en application des 40 heures.


6 – En comparant les deux documents on constate effectivement des divergences. Dans le cas de la RDA, le syndicat officiel appuie sans nuance la décision du pouvoir d'augmenter le temps de travail. En RFA, les syndicats, indépendants du pouvoir, luttent pour limiter ce temps de travail.


7 – les documents 5 et 6 montrent l'évolution du syndicat IG Metall face à la gestion de l'activité industrielle dans les 50 dernières années. Dans le doc 4, le syndicat semble largement satisfait de l'obtention du passage de la semaine de travail à 40 heures. Dans le doc 5 on s'aperçoit que dans les années 1990 la durée de travail avait diminué à 28,8 heures chez Volkswagen pour sauvegarder l'emploi. Dans les années 2000, après les lois Hartz facilitant la flexibilité du travail, les négociations entre le patronat et le syndicat permettent d'augmenter la durée de travail sans augmentation de salaire, tout en rendant la durée de travail flexible, en échange du maintien de l'activité. La menace de la délocalisation fait accepter ce qui pourrait sembler au départ inacceptable.


8 – plan : la question du temps de travail au cœur des revendications politiques et syndicales depuis la fin du XIXe siècle....


§ la lutte en faveur des 8 heures fin XIXe – 1918


§ la diminution du temps de travail au milieu du XXe, de la guerre à la crise


§ les remises en cause de la fin du XX e et du début du XXI e .




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