Étude de doc


« Les villes sont des territoires de la mondialisation », cette affirmation qui est une évidence du cours est l'objet de la réflexion proposée ici. Les deux documents donnés sont de natures et de provenances très différentes. En effet le doc 1 est un classement des villes en 2015 par des acteurs de l'économie, un cabinet s'occupant d'immobilier. Il guide ainsi ses clients vers des villes selon leur intérêt. Ce classement donné ici est donc ce qui inspire les phénomènes que les géographes observent et analysent. Ce document nous intéressera à la fois pour le classement mais aussi pour les critères utilisés. Le doc 2 est , plus classiquement, un article de 2013 d'une géographe dans un magazine de géopolitique. Ces documents doivent nous permettre de commenter l'affirmation évidente donnée au début comme si l'on se demandait en quoi les villes sont des territoires de la mondialisation... Si l'on part de la définition de L Carroué qui considère la mondialisation comme la mise en relation complexe de territoires diversifiés, les seules fonctions fondamentales des villes permettent de répondre. La ville a toujours été, depuis son invention dans l'Antiquité, lieu d'échanges et lieu de pouvoirs. Mais le phénomène de mondialisation qui se diffuse depuis le dernier quart du XXe siècle a des spécificités que les documents nous permettent de retrouver à propos de ces villes particulières que sont les métropoles, ces villes qui possèdent un rayonnement sur un espace plus ou moins étendu. On peut dégager deux grandes directions pour mettre en évidence le fait que les métropoles sont des territoires de la mondialisation. Tout d'abord dans les fonctions et les critères qui font de ces villes des métropoles et ensuite dans la situation concurrentielle dans laquelle elles se trouvent..


En effet les deux documents mettent en avant tout d'abord des fonctions ces villes de rang mondial que l'on nomme métropoles. Le document 2 est plus accessible puisqu'il reprend des éléments connus et simplement présenté. Les métropoles ont, pour l'auteur, des similitudes, et le doc en souligne deux : les fonctions économiques et l'intégration à un réseau mondial. Ce dernier point répond déjà à l'affirmation : puisqu'elles sont intégrées à un réseau mondial, elles sont des territoires de la mondialisation. Les fonctions économiques sont détaillées par l'auteur : il s'agit de « fonctions de décision (…) de l'économie globalisée » : là encore, les villes sont le siège du pouvoir économique de ce système qui englobe la planète et que l'on appelle mondialisation. Par sa définition même L. Bourdeau-Lepage affirme que les villes sont des territoires de la mondialisation, elles sont les nœuds du maillage que l'on nomme mondialisation.

Le doc 1, de manière assez directe, met en évidence cette appartenance. En effet les critères utilisés pour le classement, destiné -on le rappelle- à des décideurs économiques, prend en compte différents éléments qu'il faut expliciter. D'abord la « qualité de vie » ce qui signifie des aménités suffisantes pour ne pas subir les aspects négatifs du milieu urbain (pollution, nuisances sonores...). Le deuxième élément rejoint ce que dit le doc 2 sur les décisions économiques : les « centres d'affaires spécialisés » sont ces lieux de décision et se manifestent dans le paysage urbain par des gratte-ciel concentrés en CBD (Central Business District) comme Manhattan à New York, La Défense à Paris, Shinjuku à Tokyo. Les infrastructures d'échanges sont aussi un critère : les métropoles sont des nœuds de communication et de transport. Cela induit le quatrième point sur l'attraction touristique : une métropole est une ville qui attire aussi les visiteurs. Le dernier point est la présence d'université, non seulement pour le dynamisme que peut conférer une population étudiante mais surtout pour le potentiel d'innovation que peut recouvrir les centres de recherche associés à ces universités, ce que l'on retrouve dans le doc1 dans la catégorie (6).

Cette liste ne semble pourtant pas exhaustive : on ne voit aucune mention des centres de décision politique. Le siège de l'ONU fait de New York une ville dans laquelle sont prises des décisions politiques d'envergure mondiale. Dans une moindre mesure, ce qui se passe à Bruxelles ou Strasbourg pour l'Europe confère là encore un poids politique à des villes de taille moyenne. L'autre aspect oublié par ces décideurs se trouve dans les aspects culturels : Paris sans ses musées est elle encore la « ville-lumière » réputée internationalement ? De ce point de vue, les décideurs du cabinet JLL restent des acteurs sensibles essentiellement aux « affaires » sans percevoir le poids du domaine culturel... Cela les amène à intégrer Hong Kong et Singapour dans le groupe de tête, là où Saskia Sassen ne mettait que trois villes-mondes, Londres, New York et Tokyo...



Le deuxième point de vue donné par ces documents sur l'appartenance des villes comme territoires de la mondialisation se trouve dans le fait de la concurrence entre les territoires. Le doc 2 le met en évidence en précisant qu'il n'y a « pas d'archétype de métropole globale ». Les ville de rang mondial ne sont pas construites sur le même plan, elles sont chacune des qualités qui se rejoignent, mais chacune joue avec ses propres armes dans ce grand affrontement pacifique qu'est la concurrence mondiale des territoires. Là encore on est au cœur de la mondialisation, que L. Carroué assimile à la diffusion mondiale du système capitaliste libéral occidental. Ainsi les territoires urbains on leur part dans cette concurrence et donc sont effectivement des territoires de la mondialisation, obéissant à ses règles.

La concurrence est présentée dans sa forme la plus simple dans le doc 1 : des spécialistes, des experts se penchant et donnent des notes aux territoires, ce qui peut permettre à certains territoires de s'en sortir et d'autres de sombrer dans l'oubli. Ainsi les catégories des pays émergents créés par des acteurs financiers le plus souvent (BRICS par Goldman Sachs, CIVETS par HSBC).. Ce classement illustre parfaitement la concurrence en cours entre les villes de rang mondial. Comme pour tous les classements mondiaux, celui ci va pousser les autorités nationales et locales à poursuivre ou mettre en route des aménagements.


Ainsi l'analyse des documents donnés nous permet non seulement de confirmer que les villes sont des territoires de la mondialisation mais aussi de préciser dans quel sens... Tout d'abord elles font la mondialisation qui est un processus qui passe de manière obligatoire, fondamentale et vitale par les fonctions urbaines décisionnelles. Ensuite, les métropoles, tout en dirigeant cette mondialisation, en subissent les conséquences, essentiellement sous la forme de la concurrence qu'elles se livrent. Mais d'autres conséquences ne sont pas signalées ici et en particulier les conséquences socio-spatiales, complètement ignorées par les documents : les rues de Paris, New York, Londres et Tokyo montrent à l'envi l'existence d'une pauvreté visible soit par les pauvres eux-mêmes, soit par la fragmentation socio-spatiale des métropoles, opposant des quartiers opulents à des quartiers vivant une pauvreté à peine supportable par les structures d'aide sociale mises en place. Mais là encore, on retrouve la mondialisation qui si elle a permis, à l'échelle de la planète, de réduire en partie la pauvreté n'a pas réussi à stopper l'augmentation des inégalités.



ANNEXE


Les villes sont des territoires de la mondialisation... affirmation à commenter à partir d'une étude critique des docs.... Quels docs ???

=> présentation

doc 1 : classement des villes mondiales

critères : qualité de vie/centres d'affaires/ infrastructures/tourisme/universités

2015 – doc issu du « business » pas de l'étude de géographes... le phénomène sans filtre et sans recul.. classement des villes pour y faire des affaires... ce n'est pas un constat d'un phénomène, mais un objet qui va orienter les investisseurs ici ou là parce que telle ou telle ville a été décrite comme ouverte ou pas par ce doc....

doc 2 -article 2013 – rôle des métropoles – caractères – techniques en œuvre dans ces lieux...


=> analyse rapide


doc 1 = c'est une lecture des métropoles, un classement qui établi 3 groupes : le big 6/ les émergentes/ les nouvelles... les big six rejoignent les « villes-mondes » de S Sassen auxquelles on ajoute Paris, HK et Singapour.... ces deux cités sont sur la route de la Chine... ce n'est pas un hasard ! Les concurrentes sont de pays « neufs » : Corée du sud, Australie, Canada... Donc le groupe 1 et 2 domine -

les villes émergentes sont intéressantes : les plus nombreuses, de cas très bien intégré à celles qui sont exclues... Donc le doc MET EN EVIDENCE la montée en puissance des émergents, des métropoles en particulier

Les nouvelles villes mondiales sont de pays occidentaux.. pas toutes capitales, des villes qui commencent à peser, qui attirent, là ou d'autres, sans doute saturent...


doc 2 = définition et critères... on a déjà vu ça en cours, là on a un autre exemple !

Le doc met en évidence deux critères, principaux : les fonctions économiques et l'intégration aux réseaux – IL MANQUE les aspects politiques et culturels.....


=> répondre


la mondialisation c'est la mise en relation des territoires (cf Carroué).. les villes sont le lieu du pouvoir.. les docs mettent en évidence que les métropoles sont des lieux de la mondialisation....


d'abord commencer par ce que sont les métropoles, cf doc 2

premier point : il n'y a pas 1 modèle de ville, mais des critères qui déterminent une appartenance

le doc insiste sur deux éléments : les fonctions économiques...

c'est à dire la concentration de fonctions de décision, avec des services de haut niveau...

PUIS l'intégration à un réseau mondial...

LES METROPOLES correspondent à la nouvelle configuration spatiale des activités économiques... LA est le lien direct avec la mondialisation....

RIEN SUR la culture et la politique.. qui complètent les aspects économiques...


ensuite le doc 1 nous plonge dans la vie des affaires et donc la fabrication d'une certaine géographie ou plutôt l'orientation vers une nouvelle géographie par ceux qui font les affaires...

des villes des PID qui dirigent.. Des villes qui s'intègrent +/- bien... pour des raisons différentes...